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Les quelques annonces d’Annie Genevard au congrès de la FNSEA

Annie Genevard, ministre de l'Agriculture, a clôturé le congrès annuel de la FNSEA le 27 mars 2025 à Grenoble.

En clôture du congrès de la FNSEA qui s’est tenu à Grenoble le 27 mars, Annie Genevard a rappelé son engagement en faveur de la souveraineté alimentaire. Quelques annonces concernant la simplification et l’élevage ont été présentées.

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C’est un « changement de logiciel » que réclame Arnaud Rousseau. Une revendication que le président de la FNSEA a portée le 27 mars 2025 lors du congrès annuel du syndicat à Grenoble. La ministre de l’Agriculture y a répondu en venant dans la préfecture iséroise et en rappelant notamment son engagement sur certains sujets soulevés par le syndicat majoritaire. Elle a réservé également dans son discours quelques annonces. Voici ce qu’il faut en retenir.

L’agenda de la loi sur les contraintes est toujours recherché

Alors que la FNSEA plaide pour que la proposition de loi pour lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur (appelée aussi « Duplomb-Ménonville » du nom des sénateurs qui l’ont déposée) soit inscrite le plus tôt possible à l’Assemblée nationale, la partie est loin d’être gagnée. Si Annie Genevard a déclaré qu’elle partage cette envie, elle a fait part d’un « encombrement législatif » avec des lois attendues par la société comme celle sur le narcotrafic, l’audiovisuel, la fin de vie et la simplification de la vie économique (pour laquelle des amendements qui concernent le secteur agricole sont d’ailleurs sur la table).

C’est la crainte de voir ce texte repoussé à une date incertaine qui a poussé certains congressistes à huer la ministre lorsqu’elle a souligné « le principal combat n’est pas la date (NDLR : d’inscription de la proposition de loi à l’ordre du jour de l’Assemblée nationale), mais de convaincre les députés d’adopter » le texte. « Je vous confirme que le gouvernement cherche encore l’accord du parlement pour une inscription de la loi la plus rapide possible », a-t-elle ajouté.

Plusieurs mesures pour l’élevage

Dans son discours, la ministre s’est attardée sur plusieurs mesures pour les éleveurs. Elle a expliqué avoir répondu favorablement à une demande des filières d’élevages concernant les indemnisations des pertes liées aux « épizooties passées ». « Je suis heureuse de vous annoncer que l’État prendra en charge la perte des veaux morts nés », a-t-elle déclaré aux congressistes.

Elle s’est également attardée sur le plan de l’État concernant les vaccins. « Pour cette année, l’État a déjà prévu des commandes de vaccins là où les lignes de production européennes sont tendues afin de sécuriser la disponibilité des doses dans toute la mesure du possible. La concurrence est rude. Toute l’Europe veut des vaccins et les laboratoires ne sont pas si nombreux », a indiqué la ministre.

C’est après avoir évoqué les dispositifs d’indemnisation des épizooties mis en place et les montants dépensés pour les vaccins que la ministre a tenu à prévenir son auditoire sur les capacités financières de l’État à intervenir à l’avenir. « Vous connaissez comme moi la situation budgétaire de notre pays. Notre effort de réarmement en matière de défense passera par une participation accrue à l’effort de guerre de tous les secteurs. Cette situation doit nous appeler à la responsabilité et contraint notre capacité d’intervention financière. » Une situation qui « l’encourage » d’autant plus à rechercher des leviers de compétitivité grâce en partie à « l’allègement des charges administratives et réglementaires ».

Alors qu’Arnaud Rousseau interpellait la ministre sur l’assurance prairie et son « sujet épineux de la moyenne olympique ». La ministre a annoncé qu’un travail était en cours sur le sujet avec des assureurs et des représentants agricoles « pour procéder à des ajustements qui rassurent les éleveurs ». Les critiques autour de la moyenne olympique sont « l’un des premiers sujets » que la ministre annonce avoir signalé au commissaire européen à l’Agriculture, Christophe Hansen. « C’est vraiment quelqu’un de très bien et qui partage beaucoup de nos vues. J’ai bon espoir qu’on fasse bouger les choses », a-t-elle ajouté.

Des assises sanitaires du végétal

Après avoir relaté les travaux des assises du sanitaire animal lancées le 31 janvier dernier pour organiser un nouveau système de prévention et de surveillance, Annie Genevard a annoncé un nouveau chantier. Des assises du même ordre doivent être prochainement organisées pour « le végétal ».

Des précisions sur un abattement fiscal en cas de transmission

La loi de finances pour 2025 du 14 février dernier consacre l’augmentation des abattements fiscaux en cas de transmission de biens loués à long terme. Une incertitude demeurait sur le champs d’application de la mesure. Elle « s’appliquera immédiatement, y compris pour les baux conclus avant 2025. C’est du moins l’engagement que Madame la ministre Amélie de Montchalin (NDLR : ministre chargée des Comptes publics) a pris auprès de moi et de vous. Et j’espère que nous en aurons la concrétisation d’ici à lundi », a indiqué Annie Genevard.

Est-ce que le discours de la ministre a convaincu Arnaud Rousseau que « le changement de logiciel » qu’il réclamait était lancé ? Loin de là. « Je n’attends pas forcément des réponses de tribune à nos demandes. J’attends des actes concrets dans les prochaines semaines. À ce stade, il reste plus de questions que de réponses. » S’il décrit une ministre « engagée », il s’interroge néanmoins sur sa capacité à faire bouger les lignes.

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